Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Mystara Revisité

La Démographie de Karameikos - Partie 1

10 Janvier 2015 , Rédigé par Juj Publié dans #Karameikos

La population urbaine au moyen-âge :

Un article traitant de la démographie de Karameikos est paru dans le webzine Threshold 1 et m'a poussé à m'intéresser à la question dans le cadre de mes recherches sur le Grand Duché. Comme l'indique fort justement cette article, il y a des incohérences importantes dans la proportion de la population vivant dans un milieu urbain.

En effet, dans le Poor Wizard Almanach II, la population de Karameikos est évalué à 331.000 âmes, plus précisément : 250.000 humains, 30.000 elfes Callarii, 10.000 elfes Vyalia, 30.000 réfugiés elfes Alfhein (suite à l'invasion de leur territoire en 1007 AC, donc non présent en 1000 AC), 1000 elfes Erevan, 3000 Nains, 5000 Gnomes (sachant qu'il est indiqué 6500 dans les autres suppléments) et 2000 Halflings.

Regardons maintenant la population que l'on peut considérer comme urbaine. Je m'intéresse dans ce cas, uniquement à la population humaine. Au delà de 10000 habitants, on peut raisonnablement affirmer que la population est urbaine. Dans le cadre de Karameikos, cette population est de 80.000 habitants. Soit si on le compare au total de 250.000 humains une part de population urbaine de 32%. Si l'on prend maintenant toutes les villes de plus de 1000 habitants, le total monte à 107.750 habitants, soit 46,78% de la population.

Si l'on regarde les données historiques, il est relativement complexe de trouver des indications précises sur cette part population rurale, population urbaine. Cependant certains chiffres reviennent assez fréquemment :

  • 5% de population urbaine dans les centres urbains de plus de 10.000 habitants.

  • 10% de population urbaine en moyenne.

  • 20% maximum.

  • Sur un critère de ville à partir de 2000 habitants, le taux de population urbaine passe de 13% en l'an 1000, à 15% en 1340 (juste avant la peste noire) en moyenne en Europe, puis 15,1% en 1500 et 17,1% en 1600.

  • L'article de Threshold 1 donne les indications suivantes pour la population dans les centres urbains de plus de 10.000 habitants au XVème siècle : 18% en Italie (très urbanisé du fait de sa culture antique) et dans les Pays Bas, 12% en Espagne, 5% en France et dans les Balkans, enfin 0% en Scandinavie et en Ecosse.

  • Une autre source très précise donne pour 1300 (toujours en comptant les villes de plus de 10000 habitants) : 18,8% pour la Belgique, 18% pour l'Italie, 12,1% pour l'Espagne, 5,2% pour les Balkans et la France, 4% pour le Pays de Galles, 3,6% pour le Portugal, 3,4% pour l'Allemagne... La moyenne en Europe est de 5,4%.

Une étude de S. John Ross sur le sujet (que l'on peut trouver en français ici) nous donne une méthode précise pour déterminer les groupements de population dans le cadre d'un jdr médiéval fantastique, à savoir :

  • 89% de la population vit dans des villages de 20 à 1000 personnes.

  • 2 % de la population vit isolé, soit dans des groupements de moins de 20 personnes, soit sur la route.

  • 6% de la population vit dans des bourgs de 1000 à 8000 personnes

  • 3% de la population vit dans des villes de plus de 8000 personnes

Ces derniers chiffres semblent légèrement en deçà des données historiques mais confirme une densité de population urbaine faible.

L'explication de l'importance de la population rurale est simple. Pour nourrir la population, les rendements très faibles de l'époque imposait des surfaces cultivées très importantes et la faible mécanisation une main d'œuvre nombreuse, d'où un étalement de la population avec des densités de peuplement faible. De nos jours, les rendements obtenus grâce à la culture intensive permettent de nourrir beaucoup de monde avec peu de paysans ! Et je pense que même dans un monde médiéval fantastique, la présence de magie ne peut pas expliquer une urbanisation plus importante que les données historiques moyenâgeuse.

On peut donc résumer que la population urbaine en Europe est en moyenne de 5% dans les centres urbains de plus de 10000 habitants et 15% dans les centres urbains de plus de 2000 habitants. Par contre, les différences sont importantes, pour les centres urbains de 10000 habitants on oscille entre 0% et 18,8% !

Quoiqu'il en soit, un premier constat simple permet de voir que le pourcentage de population urbaine de Karameikos est incompatible avec les données historiques du moyen-âge, et par extension pour un royaume médiéval fantastique !

La population urbaine de Karameikos :

Toute la difficulté est donc de déterminer où va se situer Karameikos... Dans la suite de ma démonstration, je ne vais raisonner qu'en terme de population urbaine dans les villes de plus de 10000 habitants.

L'étude de son histoire peut permettre d'y voir plus clair... Il apparaît clairement qu'avant l'arrivée des Thyatiens, le pays était peu développé. D'ailleurs, la ville de Marinelev qui n'était pas encore devenu Spécularum ne comptait que 900 habitants en 900AC (500 dans Karameikos - Kingdom of Adventure), et 50.000 un siècle plus tard ! Le développement des zones urbaines est donc directement lié à l'arrivée des Thyatiens, ce qui semble plutôt logique, les premiers arrivants étant en majorité des nobles, des administrateurs, des soldats ou des marchands, venant de surcroît d'un territoire ancien et plus urbanisé que la moyenne. Leur arrivée en milieu « hostile » encourageait par ailleurs à un regroupement pour leur protection. Les premières années d'occupations ne furent pas très « dynamiques », sauf pour Spécularum où se concentrait le nouveau pouvoir et qui se développait grâce aux échanges commerciaux en forte hausse.

970AC vit l'arrivée de Stefan Karameikos qui bouleversa totalement la géopolitique du pays et sa structure démographique. Comme indiqué dans l'historique, il ne vint pas seul et dans son sillage vinrent de nombreux fils cadets de famille nobles à qui il donna des terres. Ainsi naquirent les fiefs les plus significatifs de Karameikos, la Baronnie de l'Aigle Noir, la Baronnie de Kelven, la Baronnie de Vorloï, l'Etat de Dmitrov, l'Etat de Penhaligon et Valbourg. A chaque fois l'établissement du nouveau pouvoir a sûrement suivi la même logique avec la création d'un centre urbain d'importance, signe de pouvoir regroupant les Thyatiens.

De fait, il est logique de considérer que la population Thyatiens est plus urbanisée que la normale, et les Traladariens très majoritairement ruraux. Il est d'ailleurs quasiment certains que les anciens « villages » isolés sont restés très majoritairement Traladariens car on imagine l'accueil que pouvait recevoir les « envahisseurs » qui voulaient s'installer... Les zones de mixité se sont donc développées autour des nouveaux centres urbains, les Traladariens étant logiquement attirés par ces nouvelles villes, et les Thyatiens des dernières vagues de colonisation s'installant près des zones contrôlés par leurs pairs.

15% de la population humaine, soit 37500 personnes, est d'origine Thyatiens. On peut considérer que cette population est très urbanisée ce qui est un taux exceptionnel. C'est de là notamment que viennent en majorité les nobles, les fonctionnaires de l'administration, les soldats... 60% de la population est d'origine Traladara, soit 150000 personnes. Là, par contre, le pourcentage de ruraux est fortement majoritaire, de l'ordre de 95%. Enfin, la population mixte représente 25% de la population, soit 62500 personnes, que l'on va situer entre deux eaux, soit 20% de population urbaine. C'est cette population qui joue le rôle de « tampon » entre les deux autres.

Si on compile ces premiers chiffres, on arrive à :

  • Thyatiens : 15.000 urbains

  • Traladariens : 7.500 urbains

  • Mixtes : 12.500 urbains

  • Total : 35.000 urbains, soit 14% de la population ce qui est plutôt élevé, là où les livres officiels de TSR nous donnent une population urbaine de 80.000 personnes (50000 à Spécularum, 20000 Kelven et 10000 Noircastel)...

Comment faire donc pour retomber sur nos pieds ?

Deux solutions, la première, réduire la taille des centres urbains. Une simple règle de trois nous permet de recalculer la population des villes de Karameikos :

  • Spécularum : 22.000 habitants

  • Kelven : 8.800 habitants

  • Noircastel : 4.400 habitants

  • Vorloï : 3.300 habitants

  • Dmitrov : 2.850 habitants

  • Valbourg : 2.200 habitants

  • Luln : 2.200 habitants

  • Penhaligon : 1.640 habitants

On se retrouve donc avec 14% de population regroupée dans les centres urbains de 10000 habitants et 18,3% de population si on inclut les centres urbains de plus de 2000 habitants

L'autre solution est de multiplier le population du pays. Si on part sur un taux de population urbaine de 14%, il faut que la population totale de Karameikos soit de 770.000 habitants comme proposé dans le magazine Threshold 1.

Pour résoudre ce petit problème nous allons maintenant étudier la densité de population...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article